L’arrivée dans un nouveau pays peut être vécue de façon problématique par une personne adolescente. Comment réagir en tant que parent ?

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L'arrivée dans un nouveau pays peut être vécue de façon problématique, notamment par les adolescents, car il faut s'intégrer à un tout nouveau milieu dans une phase critique de leur vie. Quand ils/elles ont de grandes difficultés à s'adapter, on parle du « syndrome de l’enfant expatrié » qui touche fortement les 10 à 15 ans. Dans cet articles, vous truoverez les signes d'alarme qui indiquent qu'un enfant pourrait mal vivre le changement ainsi que des conseils aux parents concernés.

Préserver la santé psychique des adolescents expatriés

En tant que parents, il est bon d'être attentif aux actions et aux messages des ados et être à l'écoute de leurs besoins. Si vous percevez des signaux d'alarme, vous pouvez s'adresser aux spécialistes pour ce groupe d’âge. Notre coaching d'apprentissage aide les jeunes à travailler sur la thématique qui leur cause de la peine et à trouver des moyens leur permettant à dépasser ses difficultés.

L’impact du déménagement sur les adolescents

Découvrir un nouveau pays, apprendre à apprécier différentes cultures et à accepter les différences … pour un·e jeune, l’expérience d’expatrié·e a des bénéfices incontestables. En revanche, elle présente plein de défis, car il faut se réorienter, trouver de nouveaux ami·es, réorganiser ses loisirs, se familiariser avec les offres du nouvel endroit et s’adapter à un nouvel environnement scolaire. Dans la majorité des cas, les jeunes arrivent à faire face à ces défis au fil du temps. Mais un nombre d’adolescent·es peinent à se sentir vraiment à l’aise dans le nouveau pays.

L’adolescence – une période singulière

La période de l’adolescence, surtout la puberté, est une période où on laisse son enfance derrière soi. Ceci est visible même au niveau du cerveau où beaucoup de connexions existantes sont abandonnées pendant cette phase. En même temps, les jeunes subissent des changements émotionnels et physiques importants et ont besoin des pairs du même âge pour faire face à cette transition.

Ils (elles) sont poussé·es à revisiter leur identité, ajuster la relation avec leurs parents et trouver leur rôle parmi leurs camarades. De plus, il existe un risque accentué de devenir victime de harcèlement et les exigences scolaires augmentent progressivement.

Le déménagement dans un autre pays peut être déstabilisant, accentuer le manque de repères et rendre difficile la communication avec les camarades et les adultes.

Des jeunes désemparé·es face aux changements

La majorité des enfants expatriés arrivent à bien s’adapter à la nouvelle situation au fil du temps, cependant, un certain nombre d’entre eux éprouvent d’énormes difficultés à s’ajuster et souffrent d’un stress émotionnel aigu. On parle du syndrome d’enfant expatrié (en anglais « expat child syndrome »). Différents facteurs favorisent le syndrome.

Les enfants entre 10 et 15 ans sont particulièrement touchés, car ils sont en train de trouver leur propre identité et le fait d’être un·e étranger·ère dans un tout nouvel endroit ajoute une couche à considérer en plus. Le syndrome est plus accentué quand il y a un grand décalage entre l’ancien et le nouvel environnement et quand l’enfant a déjà vécu beaucoup de relocalisations avant.

Le fait que les parents aient pris la décision de déménager peut être vécu par le(la) jeune comme un moment d’impuissance qui s’ajoute à la frustration d’avoir perdu un terrain connu et familier.

Signes d’alarme : À quoi faire attention ?

Quels sont les signes qui indiquent que votre enfant pourrait mal vivre le changement ?

  • idéalisation du passé et craintes par rapport à sa situation actuelle
  • caractère renfermé, solitude, peu d’activités et de contacts hors de la maison
  • moments de frustration et d’irritation fréquents
  • colère, un comportement perturbateur et/ou agressif
  • vite débordé·e, perte de confiance en soi, manque d’espoir
  • chute des notes scolaires, opposition à l’école, manque de concentration
  • symptômes physiques comme mal au ventre, à la tête ou au dos

Certains symptômes peuvent être tout à fait normal pendant l’adolescence. Mais s’ils persistent pendant des semaines, il est vivement recommandé de y prêter attention et d’entrer en dialogue avec le(la) jeune ou même chercher de l’aide auprès d’un·e coach ou d’un·e psychologue spécialisé·e pour ce groupe d’âge.

Comment les parents peuvent aider leurs ados

Comment réagir en tant que parents expatriés quand on soupçonne que son enfant subit de fortes difficultés à se sentir à l’aise dans le nouvel environnement ? Bien que l’adolescent·e cherche son indépendance, son propre chemin, on sous-estime l’attention dont l’adolescent·e a besoin, car c’est grâce au soutien et à la confrontation avec les parents qu’il(elle) peut développer sa propre identité.

En tant que parent, vous pouvez :

  • vous intéresser à la situation telle qu’elle est vécue par l’adolescent·e en l’écoutant sans le(la) juger ni lui donner des conseils.
  • encourager la prise de contact et le démarrage de nouvelles activités sans mettre de la pression.
  • vous intéresser aux besoins exprimés par l’adolescent·e et lui offrir du soutien s’il (elle) en souhaite, par exemple pour apprendre la nouvelle langue ou trouver des adolescents avec des intérêts similaires.
  • accepter les émotions et vous focaliser sur les valeurs, les forces et les succès de l’enfant.
  • promouvoir un bon équilibre entre les ancien(ne)s ami·es et ceux/celles au nouvel endroit
  • garder et célébrer les habitudes qui marquent un lien avec les expériences passées ailleurs et en ajouter de nouvelles qui représentent les avantages du nouvel endroit, par exemple aller manger une fondue suisse de temps en temps. 😉

Conclusion

L’arrivée en Suisse peut avoir un effet bénéfique aux ados, mais présente aussi un risque. En tant que parents, il faut être attentif aux actions et aux messages des ados et à l’écoute de leurs besoins. Si vous percevez des signes inquiétants, vous pouvez vous adresser aux spécialistes pour ce groupe d’âge, comme les coachs d’apprentissage qui peuvent aider les jeunes à trouver de nouvelles perspectives.

Le coaching aide à sortir de l’impasse

L’intervention d’un spécialiste peut parfois être nécessaire pour que l’adolescent·e parvienne à dépasser ses difficultés. Une relation de confiance, d’égal à égal, est essentielle, où le jeune est au centre et définit le sujet qu’il/elle veut aborder. Le rôle du coach est de l’accompagner sans lui dire ce qu’il faut faire, avec la confiance que l’ado arrivera à trouver la solution qui lui convient, tenant compte de sa personnalité et de son potentiel.

Vous trouverez des informations supplémentaires sur notre coaching d'ados sur la page suivante :




Auteur de l'article : Beát Edelmann, expert en neurodiversité (autisme, TDAH et HPI) et en exploration de la personnalité. Il a fondé l'Institut Abundana pour la gestion de soi à Genève qui propose des services de coaching, de formation et de conseil en français, en anglais et en allemand.

La première version de cet artcile a été publié sur le blog de David Talerman en mars 2022.